Environnement Evangélico-écolo
! Il n'y a pas d'écologie parfaite. L'homme ne sera pas capable d'établir le règne de Dieu sur terre. Cependant notre attitude dans le monde présent est liée à notre espérance dans le monde à venir. Travaillons donc à un équilibre qui honore Dieu. Les questions écologiques ont pris une
importance croissante dans le débat public depuis la
Seconde Guerre mondiale. La puissance de destruction des
armes modernes nucléaires, chimiques et
bactériologiques pose des problèmes
angoissants ; les conséquences de la pollution
engendrée par l'exploitation industrielle des ressources
naturelles ont provoqué des catastrophes. Les réactions
étaient inévitables. En France, plusieurs auteurs protestants évangéliques ont tiré la sonnette dalarme, depuis environ une trentaine dannées. Le livre de Francis Schaeffer, La pollution et la mort de lhomme, a marqué les consciences au-delà même des cercles évangéliques. Plusieurs articles furent consacrés aux questions écologiques dans Ichtus et la Revue Réformée. Les lecteurs de Fac Réflexion nont sans doute pas oublié larticle remarquable dHenri Blocher : " Dieu est-il vert ? ". Notons enfin que plusieurs auteurs anglo-saxons ont su alerter les chrétiens évangéliques sur la nécessité de préserver la création, notamment le professeur John Stott, ornithologue amateur passionné. Sur un plan plus pratique, le pasteur anglican (évangélique) Peter Harris, lui aussi ornithologue confirmé, a fondé lassociation chrétienne internationale " A Rocha " (Le Rocher). Cette association a pour principaux objectifs de sensibiliser les chrétiens à la protection de lenvironnement dans une perspective chrétienne et de fonder des centres de recherche scientifique sur des sites naturels menacés. Tout doit-il disparaître ? Certains chrétiens évangéliques
éprouvent cependant des difficultés à
" cultiver et garder " la terre que
Dieu confie aux hommes et aux femmes de toutes les
générations. Ils mettent laccent, de façon
excessive, sur la malédiction qui a frappé le sol
après la Chute et sur le péché qui affecte désormais
toute la création ; ils séparent le
" spirituel " du
" matériel " ; ils insistent
sur les dernières phrases du Credo, le retour de
Jésus-Christ et le jugement dernier, la
" dissolution de toutes choses "
évoquée par lapôtre Pierre dans sa deuxième
lettre. Dieu demeure le Seigneur de toute la création, et c'est donc l'ensemble de cette création qui est appelée, avec les élus de Dieu, au salut en Jésus-Christ, au rétablissement de toute chose évoqué par lapôtre Paul. Des relations justes, inspirées par lamour, seront rétablies entre les créatures et leur Créateur, mais aussi entre les créatures et la création tout entière, grâce à luvre de rédemption accomplie par Jésus-Christ. La création attend et soupire après cette restauration finale. Développement durable ? Lannonce de lEvangile, la
conversion des hommes et des femmes à Dieu, un
véritable changement de comportement dans tous les
domaines de notre vie, peuvent atténuer les effets du
mal, tant parmi les humains que dans la nature. La
création et les créatures seront mieux respectées,
mais cette amélioration restera partielle. Il ny a
pas décologie parfaite. Nous ne croyons pas que
lhomme sera capable détablir le règne de
Dieu sur terre, grâce à son intelligence, son habileté
technique, ni même grâce à ses mesures de protection
de lenvironnement ou ses actions en faveur
dun " développement durable ".
Nous devons rester vigilants et dénoncer la réalité du
mal, comme nous devons aussi dénoncer lutopie du
progrès ou de la productivité qui nous délivreraient
de ce mal ancré dans le cur de lêtre
humain. Frédéric Baudin, |