Vie
chrétienne Une réflexion sur le
Réveil
Un réveil est nécessaire
après un état de sommeil ou de lassitude. Il se
manifeste par une reprise dactivité empreinte de
plus ou moins de vigueur. Une équipe jugée inerte au
début dune compétition peut finalement se
réveiller et gagner ! Les Eglises ou les personnes spirituellement mortes ne connaissent pas de vrai réveil spirituel, car il ny a en elles aucune vie à réveiller. Elles ont seulement besoin dune vie nouvelle. Dans un réveil, la vie, présente mais inerte, sembrase soudainement et se concrétise dans un témoignage rayonnant. Le réveil touche, dabord, la vie intérieure dune communauté croyante et peut sétendre, par la suite, par la conversion de personnes périphériques ou des non-croyants. Cest uniquement par le renouveau des individus et le grand nombre de ceux-ci que le réveil peut arriver à atteindre la vie dune société, comme cela sest produit, au XVIIIe siècle, dans lEurope protestante et en Amérique du Nord. L'anti-routine Ainsi, il y a réveil lorsque le Saint-Esprit accomplit une uvre extraordinaire parmi les croyants. Illuminés par la grandeur de Dieu, sa patience et sa grâce, convaincus, comme au premier jour, de sa vérité et touchés au plus profond deux-mêmes par son amour, les fidèles accomplissent un service et rendent un témoignage en plein essor, lesquels rompent avec la vie ordinaire de lEglise Le réveil, cest lanti-routine de linstitution ecclésiastique, cest ce qui interrompt son ronron. Dire dune personne
ou dune Eglise quelle a besoin dêtre
réveillée implique un jugement négatif sur un
" vécu " présent par rapport à un
idéal, ou une expérience passée, ou un modèle
biblique comme celui de la Pentecôte. Ce jugement
négatif est, cependant, tempéré par la crainte des
excès de zèle, voire des débordements difficiles à
contrôler, qui ont parfois caractérisé les réveils du
passé. Le peuple de Dieu, tout au
long de lAncien Testament, a connu des renouveaux
sous linfluence des prophètes et de leaders
fidèles comme les juges. Un des textes les plus
évocateurs à ce sujet est celui dEsaïe
63.15-64.11, qui rend compte des errements du peuple loin
de Dieu, de sa patience ; il exprime aussi
laspiration humaine que lon trouve à
lorigine de tout renouveau religieux :
" Ah! Si tu déchirais les cieux et si tu
descendais, les montagnes sébranlerait devant
toi. " (63.19) Le réveil biblique est lié
à lardeur avec laquelle on lattend. Ces textes suggèrent quil y aura des moments où le peuple de Dieu vivra dans loubli et dans lignorance de la puissance de la vérité, quil y aura des temps où la conversion sera nécessaire et où il faudra chercher à nouveau la présence du Seigneur. LEglise a connu des hauts et des bas, mais Dieu est intervenu pour la maintenir en vie. Cest à ces moments extraordinaires que sa vie est spirituellement renouvelée et quelle progresse dans son témoignage. Un champ a besoin dune pluie régulière, mais un arrosage dappoint favorise une récolte plus abondante. Les réveils sont le résultat de cette intervention de Dieu lorsquil inonde son peuple de bénédictions. Attente et prière Le réveil est la conséquence dune attitude dattente et de prière " par lEsprit ", cest-à-dire une prière constante (Ephésiens 6.18), en forme de lutte avec Dieu dans la nuit des incertitudes, comme celle de Jacob, afin de recevoir une bénédiction. Mais le surgissement du réveil ne dépend que de Dieu et de son intervention, qui est inattendue et, quelquefois, inespérée. Les endroits où les réveils se produisent, par lironie de Dieu, sont souvent des lieux sans prestige, inconnus. Non pas Notre-Dame-de-Paris, lAbbaye de Westminster ou St-Pierre-de-Rome, mais Wittenberg, Cambuslang en Ecosse, les vallées minières du Pays de Galles, Northampton dans la Nouvelle Angleterre, les bourgades de la Drôme ou des Alpes, Séoul et des îles perdues en Indonésie. Ainsi les réveils
soulignent limpuissance de lhomme seul, même
sil se pare des apparences magnifiques du
formalisme religieux. Sil recherche Dieu, il peut
sattendre à de grandes choses. En conséquence, il
est clair que les tentatives faites pour organiser et
programmer des réveils depuis plus dun siècle se
sont fourvoyés. Entre le " réveil "
et la " revivalisme " qui
sefforce dorganiser lintervention
divine par des campagnes et des statistiques, il existe
une différence majeure. Paul Wells |