avril 2004

Témoignage

Un parcours de conversion
Dieu dans ma vie

Le parcours d’un témoin de la foi ou le puzzle d’une vie que Dieu construit avec patience et amour. Ouverture à la foi, somnolence spirituelle, épreuve, amitié, appel pressant de Dieu, cheminement en Eglise, autant d’étapes sur un chemin qui se poursuit...

Je m’appelle Jean-Marc Olivier-Casse, je suis né le 15 juillet 1963 à Rodez (12). Mon père, Jean, né le 18 juin 1928, et ma mère, née Nelly Gayrard, le 14 janvier 1926, sont tous les deux retraités de l’Education nationale. Mon père exerçait au lycée Monteil de Rodez, en tant que professeur agrégé de lettres, et ma mère était professeur d’anglais, au C.E.S. Fabre, également à Rodez. J’ai effectué toute ma scolarité sur cette commune jusqu’à l’obtention de mon baccalauréat, série D, au Lycée Foch, en 1981. En 1983, j’ai été reçu au concours de Gardien de la Paix, et en 1987, à celui de Lieutenant de Police, professions que j’ai exercées, toutes les deux, sur la ville de Versailles (78) et ce jusqu’en 1997, date à laquelle j’ai été muté au Service régional de police judiciaire de Toulouse (31).

Voilà résumé, en quelques mots, mon parcours professionnel. Maintenant, il va mettre difficile d’exprimer, par écrit, mon parcours au niveau de la foi, tant ce que j’ai pu vivre et ressentir depuis des années au fond de moi me semble fort.
Je dois vous dire que j’ai toujours cru en Dieu. Mes parents, et ma grand-mère paternelle, catholiques, m’ont donné envie de le découvrir. Mon éducation religieuse a suivi, je pense, un chemin classique, empreinte de catéchisme et, pour ma part, de présence épisodique à la messe dominicale.

Croyant mais non pratiquant

Puis, les années passant, bien que ma conviction en la présence de Dieu n’ait jamais été remise en cause, je me suis mis à moins pratiquer, et à laisser de côté l’enseignement communiqué durant mon enfance, comme malheureusement l’ont fait, je crois, beaucoup de jeunes de ma génération.
C’est dans ce contexte qu’à l’âge de 20 ans, en 1983, à Rodez, j’ai été amené à fréquenter celle qui devenait devenir mon épouse. Ce mariage a débouché, en 1991, sur une séparation, puis sur une procédure de divorce civil terminée à ce jour.
Les premiers moments de cette rupture furent difficiles, c’est sûr, mais assez rapidement je me suis rendu compte qu’il fallait tourner la page et qu’une nouvelle vie commençait, vers d’autres horizons.

Et là, dans les années qui ont suivi, il s’est passé, pour moi, quelque chose de fantastique. Par l’intermédiaire d’amis, je me suis mis à redécouvrir ma relation avec le Seigneur. Au fil du temps, une foi profonde s’est encrée en moi, me permettant de découvrir le bien-être occasionné par des convictions fortes. Je me suis mis à parcourir l’Ancien et le Nouveau Testaments, à retourner régulièrement à l’office du dimanche et à partager avec mes proches cette foi retrouvée, me sentant, chaque jour, de plus en plus fort, de plus en plus heureux. Je comprenais l’utilité de notre vie sur terre et découvrais surtout, petit à petit, le message de Jésus-Christ. Fort de ce renouveau, et de ce bien-être intérieur, je me suis mis à imaginer une vie future bien différente de celle que j’avais connue jusqu’à présent.

Deux événements marquants sont, alors, intervenus.

Le premier, c’était un soir où je regardais, à la télévision, Les Dix Commandements, avec Charlton Heston. Au moment précis où Dieu s’adressait à Moïse, par l’intermédiaire du buisson ardent, j’ai ressenti comme une puissance entrer en moi, je me suis jeté à genoux, et je me suis mis à pleurer comme jamais je ne l’avais fait auparavant. Pour moi, Dieu venait de me parler et il était réellement entré dans ma vie.
Le second, c’était dans les jours qui suivirent. Un midi, en sortant du travail, j’ai éprouvé le besoin de m’arrêter dans une église, à Versailles. Je me suis assis sur une chaise, j’ai regardé Jésus-Christ crucifié, puis je me suis levé les bras en croix, et je me suis adressé à lui, en disant : " Seigneur, à partir de ce jour, ma vie t’appartient, je te la donne, fais ce que tu veux d’elle " .Depuis ce jour-là, pour moi, même s’il est difficile de s’abandonner totalement à notre Dieu, une nouvelle vie a commencé. La Bible est devenue le livre de référence, je me suis mis à partager, encore plus, avec mes amis chrétiens, et le " rêve " de communiquer, avec d’autres, la vérité, que je venais de découvrir, était né.

Le puzzle de ma vie

Je comprenais que ma vie était comme un puzzle, que parfois par le passé, je n’avais pas compris certaines situations qui m’étaient arrivées, mais, qu’au fil du temps, Dieu m’apportait les réponses, mettant de la sorte en place, une à une, chacune des pièces de ce puzzle.
Ainsi, une nouvelle pièce devait venir s’ajouter au déroulement de ma vie. Je décidais de partir en vacances, avec mes amis chrétiens, à plusieurs reprises, aux Etats-Unis. Et dans ce pays, je me retrouvais plusieurs fois dans des cultes protestants, notamment dans des cultes d’évangélisation. Quelle ne fut pas ma surprise de voir une autre manière de vivre sa foi au sein d’une communauté chrétienne, moi qui n’avais vécu, jusqu’alors que des messes catholiques. Les gens semblaient être en harmonie avec leurs convictions, et semblaient surtout les communiquer sans détour, sans tabou. Que j’étais loin de cet office du dimanche où, en étant sévère, je pensais que les paroissiens devenaient catholiques au moment de leur entrée dans l’église pour ne plus l’être à la sortie.
A l’issue de ces voyages, une question voyait le jour : cette joie, cet esprit, ce bien-être, ce rapport avec Dieu qui semblaient me convenir et que j’avais découvert dans ce pays, étaient-ils propres aux américains ou aux protestants ?

Encore un pas

En septembre 1997, une mutation professionnelle m’amenait en région toulousaine. Je me suis mis, ainsi, à perdre, de par la distance, mon réseau relationnel et notamment, bien sûr, mes amis avec lesquels je pouvais partager ma foi. J’essayais, cependant, d’aller à la messe du dimanche, à l’église de mon village. Mais, je ne m’y sentais pas à l’aise, je trouvais cela triste, sûrement peut-être, en raison de mes expériences américaines.
Puis, un 31 décembre, date à laquelle nous prenons, souvent, de bonnes décisions en vue d’une année nouvelle qui se présente, je me décidais, enfin, à découvrir le " monde " protestant en France. Il s’agissait du 31 décembre 1999. Dès le début janvier, je tapais sur le Minitel pour découvrir les adresses de temples protestants. C’est ainsi que le premier pasteur que je rencontrai, fut Maurice Raetz. Tout me plut dans cette Eglise, le contact avec le pasteur que je trouvais plus proche qu’un curé, les cultes, les relations avec les autres membres de la communauté, les soirées et les repas organisés... Mais, surtout, pour la première fois je découvrais un message qui coïncidait avec mes pensées et mes convictions profondes.

La Bible était la Parole de Dieu, notre Dieu trinitaire, et seule, elle faisait foi. Jésus-Christ, envoyé par son père sur la terre, était mort et ressuscité pour nous, pour nos péchés, et ce afin que nous puissions avoir la vie éternelle. Jésus était parti, laissant sur la terre le Saint-Esprit, cet " Emmanuel " qui est en nous.
Cette première approche, avec une Eglise protestante, me donnait envie d’apprendre encore plus et de découvrir d’autres communautés. Ce que je fis, mais, pour moi, la première était la bonne, et je retournais à l’Eglise réformée évangélique du pasteur Maurice Raetz.

Ce dernier, et maintenant Pascal Gonzalez, pasteur nouvellement arrivé, m’accompagnent dans ma vie de chrétien et dans mon " rêve ", toujours présent, de témoigner de ce qu’a fait Jésus-Christ dans ma vie. Ainsi, à plusieurs reprises j’ai eu l’occasion d’organiser avec " mon " pasteur des rencontres avec des amis " non pratiquants ", et d’amener certains de ces derniers au temple. Une de mes amies s’est même convertie et baptisée, non par mon intermédiaire, mais par le rôle que Dieu m’avait donné de jouer. De plus, je commence à prendre part à la vie de l’Eglise en enregistrant les cultes du dimanche aux fins de les promouvoir, et en participant, en tant qu’auditeur, aux réunions de notre Conseil presbytéral.
Aussi, je pense qu’il est temps, peut-être, pour moi, s’il s’agit d’une pièce du puzzle que Dieu veut inscrire dans ma vie, d’aller plus loin dans le besoin que j’ai d’apprendre. C’est pour cette raison que je me suis inscrit cette année la faculté de théologie d’Aix-en-Provence.

Jean-Marc OLIVIER-CASSE, membre de l’ERE de Toulouse