Vie chrétienne Les
différents aspects de l'amour de Dieu Dieu est bon : sa grâce, son amour le manifestent. La Bible parle de cette bonté de bien des manières, offrant ainsi plusieurs facettes à une réalité bien ineffable. Un éclairage sur l'être de Dieu et notre vocation. La bienveillance est la bonté de Dieu manifestée dans tous ses bienfaits. Si Dieu seul est bon (Marc 10.18) et s'il est la fontaine de la lumière (Psaume 36.9), cette bonté prend la forme d'une bienveillance envers tous (Psaume 145.9-10, 14-17) : la pluie et le beau temps, le printemps et la récolte, sans considération de personne. Jésus l'affirme dans le Sermon sur la montagne : "Le Père céleste fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes." (Matthieu 5.45) Cette "grâce commune" de Dieu ne suppose pas la capacité des hommes à en être reconnaissants; seuls, ceux qui en sont conscients savent remercier le Seigneur. L'antichambre de la grâce Dans sa compassion,
Dieu montre qu'il aime le pécheur, malgré son péché
et, peut-être même, à cause de lui. La compassion de
Dieu se concrétise dans la miséricorde ou la pitié que
Dieu éprouve envers ceux qui souffrent sous le poids de
leurs fardeaux. Dieu regarde ceux qui ploient sous les
conséquences du péché, de leur injustice ou de celle
des autres. Quels que soient leurs actes, il a compassion
d'eux. Le Très-Haut, dit Jésus, "est bon pour
les ingrats et pour les méchants." (Luc 6.35)
Le contexte de cette affirmation étonnante indique
qu'ainsi Dieu est miséricordieux. Dieu, dans sa pitié,
est toujours prét à soulager la détresse de ceux qui
se tournent vers lui et implorent son aide. La
miséricorde de Dieu, sa compassion pour ceux qui
souffrent est l'antichambre de la grâce de Dieu. Les perdants à l'honneur Le père du fils prodigue
est l'exemple biblique le mieux connu et, à juste titre,
étant donné le comportement du fils ! (Luc 15.21) La
grâce est la délivrance qu'accorde la bonté
imméritée de Dieu. Elle est la source de bénédictions
spirituelles conférées à des pécheurs. Ephésiens 2
montre comment la miséricorde de Dieu débouche sur sa
grâce : "Dieu est riche en miséricorde et, à
cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui
étions morts par nos fautes, il nous a rendus à la vie
avec le Christ - c'est par grâce que vous êtes
sauvés... afin de montrer dans les siècles à venir la
richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers
nous en Christ-Jésus." (versets 4-7)
Miséricorde, amour, grâce et bonté, tels sont les
échelons de l'oeuvre de Dieu comme Sauveur. La grâce
est la source, l'accomplissement et l'application de tout
ce qu'est Dieu comme Sauveur. Un concentré d'amour L'amour de Dieu en Christ
n'est pas supérieur aux autres formes de bonté de Dieu,
mais une forme de cette bonté manifestée dans sa
personne; celui-ci est le fondement d'une relation de
reconnaissance vis-à-vis de Dieu qui est à son origine.
Dans l'alliance de grâce, il y a, de façon conjointe,
le don de l'amour de Dieu et la réponse aimante de ses
enfants. Ne jugez pas ! A cet égard, il est utile
de se rappeler que si nous ne sommes pas appelés à
juger les autres, nous devons avoir une opinion sur leurs
types de comportement ou d'attitude. "Ne pas
juger" signifie ne pas condamner et appliquer la
sentence. "Ne jugez pas, car dans la mesure où
vous jugez les autres vous serez vous-même jugés."
(Matthieu 7.2) Juger a, ici, le sens de condamner.
L'ultime cour d'appel est Dieu et non pas notre jugement.
Nous sommes, en revanche, appelés à discerner les
esprits. Partout dans le Nouveau Testament, le chrétien
est exhorté à discerner entre le bien et le mal, à
faire le tri et à retenir ce qui est bon. (1
Thessaloniciens 5.21) Le discernement n'exclut pas la
bienveillance, mais la recherche du bien de l'autre va,
à la fois, stimuler la modération dans le discernement
et tempérer nos décisions. Entre frères... Et l'amour ?
Est-il possible d'expérimenter l'amour du prochain dans
sa plénitude ? Sans doute, non. Que faut-il donc
entendre par amour du prochain, dans le concret ? 1 Jean
3 qui parle si bien de l'amour de Dieu nous tend une
perche : "Quiconque ne pratique pas la justice
n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son
frère." (1 Jean 3.10) Et "Quiconque
croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et
quiconque aime celui qui l'a engendré aime aussi celui
qui est né de lui." (1 Jean 5.1) C'est ainsi
que nos attitudes envers notre "frère" rendent
sensible l'amour de Dieu pour ses créatures; il arrive
parfois qu'on manque, entre chrétiens, d'égards, parce
qu'on est "entre frères". Des attitudes
contraires à la justice se développent, qu'on n'observe
même pas dans le monde ! La parole de Jean invite à
aller dans l'autre sens, à être plus justes, plus
stricts dans nos pensées, nos attitudes, nos paroles et
nos actes. Plus d'amour et plus de justice, parce que
nous sommes "entre frères", devrait être un
mot d'ordre. Et cela, en commençant par les rapports
avec les plus proches. Ce n'est pas par hasard si Paul se
référe, en Ephésiens 5, au modèle de Christ et à son
don à l'Eglise en parlant du comportement conjugal. Paul Wells, professeur à la FLTR 1/ L. Berkhof, Le Dieu trinitaire et ses attributs (Cléon d'Andran : Excelsis/Kerygma, 2003) 82. |